ACTION 1er DEGRÉ EN SAÔNE-ET-LOIRE : QUAND LES PROFS REFUSENT DE PAYER POUR BOSSER…

 

ACTION 1er DEGRÉ EN SAÔNE-ET-LOIRE :

QUAND LES PROFS REFUSENT DE PAYER POUR BOSSER…

Nous avons constaté que nos conditions de travail allaient de pair avec la baisse continue de notre pouvoir d’achat. Si du côté de nos conditions de travail, il y a un espoir de voir les choses s’améliorer avec les créations promises de postes, côté pouvoir d’achat, les politiques d’austérité mises en œuvre avec l’acceptation du Traité européen (TSCG) conduiront à prolonger un blocage de la valeur du point d’indice qui détermine l’évolution de nos salaires.

Or nous ne voulons pas que la réforme de l’enseignement se fasse sur notre dos, en ponctionnant nos poches pour financer des postes. Nous avons déjà donné, et largement ! En clair, c’est ce qui risque de se produire. En effet, avec une inflation de 2% par an et 1 million d’enseignants en France, ne pas revaloriser nos traitements pendant une année correspond au financement de 20 000 postes annuels (2% de 1 million).

En Saône et Loire, nous avons donc décidé de mobiliser nos collègues sur la question du pouvoir d’achat. Nous sommes partis de la non-indemnisation des frais de déplacement pour se rendre aux animations pédagogiques « obligatoires » pour montrer que les collègues subissaient, injustice évidente, une perte nette à chaque déplacement allant jusqu’à 40 € pour les plus éloignés.

Profitant des animations pédagogiques qui rassemblent un grand nombre de professeurs des écoles d’une circonscription, nous avons procédé en deux fois. D’abord un premier contact en diffusant le journal CGT de rentrée ainsi que le formulaire de remboursement de frais (à remettre à l’Inspecteur la fois suivante) puis, à une seconde animation, signature d’une pétition demandant le remboursement de nos frais, ainsi que l’augmentation des budgets de déplacement alloués aux collègues du RASED, conseillers pédagogiques, psy… pour qu’ils puissent assurer leurs missions de service public jusqu’à la fin de l’année scolaire, ce qui n’était pas le cas jusqu’à présent.

Malgré quelques pressions de l’IEN qui s’opposait à la diffusion de l’info syndicale dans la salle de réunion (soit disant par souci d’équité entre syndicats), nous avons pu, épaulés par quelques militants de l’Interpro, diffuser massivement notre tract et faire signer la pétition à 193 collègues sur les 250 présents.

Grâce à cette action, nous avons pu toucher un grand nombre de collègues en une seule fois et leur distribuer notre presse. Nous avons surtout sensibilisé les collègues à la dégradation de leur pouvoir d’achat en leur rappelant qu’ils ont perdu 13% sur 12 ans, ce qui correspond à plus d’un mois de salaire par an ! Nous avons rappelé, à l’heure des efforts « justement » répartis que les dividendes des actionnaires du CAC 40 ont progressé de 31% en 5 ans, que le blocage des salaires imposé par le TSCG et repris par la loi de finance ne relancera pas l’économie et qu’améliorer l’image des enseignants c’est les augmenter immédiatement de 300 € !

Suite au très bon accueil des collègues, qui en ont profité pour dire leur insatisfaction de ne pas avoir été consultés pour la Refondation, nous envisageons d’étendre l’expérience aux autres circonscriptions et nous avons interpelé le Recteur quand à l’égalité de traitement des fonctionnaires, mais aussi au non respect des obligations de la part de l’administration. En effet, renseignements pris, le Jura (département limitrophe), rembourse les frais des collègues en totalité, ce qui n’est que justice ! On attend la réponse…

Jean Michel DE ALMEIDA