Caroussel

 Répartition académique des postes aux concours et cartes scolaires - droit dans le mur !

 

Le quinquennat Sarkozy a instauré la chute massive des recrutements dans l’Éducation nationale avec la volonté de ne pas remplacer un départ en retraite sur deux. Aujourd’hui, la situation est catastrophique et le pouvoir macronien termine de précariser une profession, les conditions d’enseignement et d’accueil des élèves.

L’annonce de la ventilation 2021 des postes ouverts à tous les concours du premier degré indique que le futur sera noir pour tout le monde. En effet, la répartition académique doit être lue à N+1 car elle concerne les futur·es recruté·es qui seront comptabilisé·es dans les effectifs à la rentrée 2022 tout en étant « utlisé·es » dès la rentrée 2021 en tant que décharges de direction ou de PEMF (1/3 d’entre eux·elles)… Cela nous amène donc à affirmer que la suppression de plus de 1000 nouveaux recrutements détériorera les effectifs globaux de personnels, accentuera le nombre de classes sans enseignant·es, diminuera à nouveau le nombre de personnels remplaçants, augmentera le nombre de jours de classe sans enseignement, le nombre de formations (institutionnelles ou syndicales) ne pouvant être suivies faute de remplaçant·es…

De plus, ce faible niveau de recrutement aura des conséquences néfastes sur la mise en place des seules mesures ministérielles sur la direction d’école : l’augmentation des quotités de décharge dans certaines écoles. Nous sommes très interrogatif·ves quant à la capacité des DASEN à pouvoir nommer des personnels sur ces nouveaux temps fléchés et pour lesquels l’administration s’est engagée, la main sur le cœur, à les pérenniser… Comment faire avec moins de personnels, qu’ils soient titulaires ou stagiaires ? Comment assurer cet engagement si ce n’est en détériorant les conditions de travail et d’étude autre part ? Nous touchons bien aux limites du « petit » flux tendu…

Enfin, que dire des chiffres académiques. Dans un communiqué nous avons dénoncé un nouveau mépris ministériel à l’encontre de très nombreux territoires, à commencer par ceux déjà largement oubliés que sont les académies de Créteil et de Versailles. L’étude plus fine de la répartition (des postes au concours externe) indique que d’autres académies sont plus largement touchées proportionnellement. Notons le cas de Limoges (-30%), Strasbourg (-26%), Paris (-25%), Orléans-Tours (-19%), Nice (-18,5%), Bordeaux et Dijon (-17%) ou Nantes (-16%)…

Au regard de ces évolutions, il est clair que la volonté ministérielle est de tirer vers le bas les capacités d’encadrement et d’accueil avec un nivellement vers le bas. À terme, les manques en personnels seront tels que l’administration devra recourir massivement aux contractuel·les ou aux concours « extraordinaires », ce qui n’est pas satisfaisant pour nous et les collègues.

À bien y regarder, il est clair que le ministère applique une politique identique sur tout le territoire. Plus aucune volonté de maintenir des dispositifs d’éducation prioritaire (ancienne ou nouvelle formule d’ailleurs). En effet, les zones rurales (futures bénéficiaires annoncées de la prochaine carte) sont tout autant victimes que les zones urbaines défavorisées.

Pour la CGT Éduc’action, il y a urgence à inverser la tendance. Le plan d’urgence que nous demandons doit dépasser la situation sanitaire actuelle et doit porter une politique à long terme avec des axes et des principes forts. Il doit permettre un recrutement massif de personnels statutaires formés pour toute la France via les concours « normaux », éviter le recours aux concours « extraordinaires » localisés, stopper le recours généralisé aux personnels contractuels ou aux étudiant·es en formation… L’heure n’est plus aux économies pour le Service public d’éducation et les ministres ne devraient plus être en capacité de rendre des millions non utilisés à Bercy.