Direction d’école : une remise à plat nécessaire

 

Cet événement tragique a eu un effet de sidération dans la profession, mais aussi dans le grand public. Face à l’horreur, toutes les organisations syndicales se sont mobilisées afin de demander des comptes au ministre et à son administration, et surtout pour exiger une autre politique qui ne maltraite pas les personnels. Une seule idée en tête : on ne doit plus mourir de son travail. Le décès de Christine, mais également ceux d’autres collègues du second degré dans la même période, indiquent clairement que ce n’est pas la seule question de la direction d’école qui est à mettre au débat.

La CGT Éduc’action a dénoncé la tentation du ministre Blanquer de ne parler que direction d’école, missions et tâches des personnels, mais aussi évolution vers un statut hiérarchique des directeur·trices. Les réponses apportées par le ministère sont bel et bien loin de nous satisfaire. Si le CHSCT ministériel d’urgence du 6 novembre a permis d’apprendre le bilan catastrophique des actes suicidaires depuis la rentrée (11 décès), il n’a pas apporté de réponses concrètes immédiates, juste la mise en place d’un groupe de suivi sur la question. Faible et dérisoire.

De même, à notre demande de réorientation de la politique globale d’éducation et d’abrogation des réformes Blanquer, le ministre répond « comité de suivi national et local » sur la seule question de la direction d’école en vue d’alléger les missions de direction, de revaloriser l’indemnité des directeur·trices et de réfléchir à une évolution de leur statut.

En attendant, aucune annonce pour un aménagement immédiat des conditions de travail alors qu’il s’y était engagé. Il faudra attendre janvier 2020. Une éternité. Un sparadrap sur une gangrène... Le suicide de notre collègue révèle tout de même combien la charge de direction est chronophage, usante, épuisante. Il révèle combien les pressions hiérarchiques sont incessantes, les relations avec les parents de plus en plus stressantes, les tâches administratives toujours plus lourdes et les temps de respiration de plus en plus absents.

Pour la CGT Éduc’action, il est temps de mettre à plat cette question de la direction. Ce n’est pas de hiérarchie dont les écoles et les équipes pédagogiques ont besoin, mais bien d’humain et de collectif.
Pour la CGT Éduc’action, aucune école ne doit dépasser 200 élèves ou 10 classes. Elle doit avoir une animation collégiale avec une décharge de direction à disposition de l’ensemble de l’équipe pédagogique, des postes administratifs sous statut de la Fonction publique dans toutes les écoles pour la gestion des tâches administratives. C’est de cette urgence-là dont nous devons parler maintenant. Et sans attendre !