Remplacement
REMPLACEMENT...LA
RÉALITÉ DES CHIFFRES ET DES MÉTHODES
BIEN CONNUES
Un
rapport de l'IG
analyse l'évolution du remplacement depuis 2008.
Il montre une nette
dégradation, nous partageons le constat, mais non
les préconisations qui ne
vont clairement pas dans le sens des personnels. Après avoir
découvert que les
enseignants sont à la fois jeunes et majoritairement des
femmes (quel
scoop !), ils
« découvrent »
également que les enseignants sont
plus malades en hiver. Dans le premier degré, le taux de
féminisation approcherait
90 % de la population enseignante et un congé sur
deux est un congé
maternité. L’affectation des néo
titulaires ou de jeunes enseignant-e-s sur des
postes de ZIL a des conséquences en termes de
disponibilité des personnels
remplaçants.
Afin
de pallier le
manque de remplaçants le rapport préconise donc
de rogner sur les autorisations
d’absence (majoritairement liées aux rendez-vous
médicaux ; hé oui,
beaucoup de médecins ne consultent ni le mercredi ni le
samedi !).
Également évoquées, les
décharges de directeurs dans le cas des petites
classes.
Des
postes de
remplaçants dans le premier degré ont certes
été créés mais ils ne sont
certainement pas à la hauteur des besoins ! Pour
faire face, les
directions académiques ont bien suivi les
directives : revenir sur le
temps partiel à 80 %, déplacer les
stages de formation continue hors des
temps de pic de congés maladies ou hors du temps scolaire
(pour les stagiaires
comme pour les titulaires) et ne les assurer que s’il est
possible de remplacer
les collègues, regrouper la gestion du remplacement au
niveau de la direction
départementale d’académie,
expérimenter une application déléguant
la gestion du
remplacement aux directeurs d’école (33
départements expérimentateurs en 2011).
Seule la mise en commun intra académique n’a pas
été appliquée à ce
jour.
Nous
avons vu
l’efficacité de ces
recommandations : réduction à
peau de chagrin de la
formation continue, mise en place de stages hors du temps scolaire,
disparition
du 80 % dans le premier degré, disparition des
BFC…
Le
rapport annonce
que le surnombre estimé à 5 000 Equivalents Temps
Plein au niveau national pour
le premier degré (nombre qu’il convient de mettre
en regard des 318 000 postes
dans le premier degré) serait résorbé
dans les années à venir et entraînerait
mécaniquement une augmentation de la tension sur les
remplacements.
Effectivement, tenter à tout crin d’additionner
des bouts de temps plein les
uns aux autres pour construire un système ne
résiste pas longtemps à la
réalité... Dans les faits, des
départements sous tension, des journées de
classe perdues, des conditions de travail
dégradées…
Les
propositions sont assez décousues :
- — le
recours au pôle emploi. Il est recommandé
de constituer des stocks de postes de remplacements (TZR et
suppléance)
- — déterminer
pour les élèves, le nombre de
d’heures dû pour préparer le
diplôme (naïvement, nous pensions qu’il
s’agissait
des grilles horaires nationales)
- — la
reconquête du mois de juin
- — faire
en sorte que les sorties, voyages et
formations soient compensés (les cours assurés)
- — développer
le cartable en ligne
- — favoriser
le remplacement en interne.
Pourtant,
en creux, dans ledit rapport, un certain nombre de solutions peuvent
sourdre :
- — augmenter
le nombre de postes
- — recréer
des postes de réadaptation ou de
passerelle pour exercer d’autres fonctions dans les Fonctions
Publiques
- — prendre
en compte les conditions de travail
des remplaçants
- —remettre
en place une médecine de prévention
- —créer
des mesures d’accompagnement (formative
déconnectée de l’évaluation)
pour les
enseignants en difficulté.
Fabienne
CHABERT