Rythmes scolaires : belles promesses ou illusions…

 

Rythmes scolaires : belles promesses ou illusions…

Comme beaucoup de ses prédécesseurs, Vincent Peillon semble chercher une reconnaissance à travers la question des rythmes éducatifs. En inaugurant la "Refondation de l’École", en annonçant la fin de la semaine de quatre jours et l'allon­gement des vacances de la Toussaint, il semble vouloir agir rapidement et de façon emblématique.

Lors de la séance d'installation de l'atelier, la Cgt Éduc’action s'est félicitée de l'ou­verture d'un large débat associant l'ensemble des acteurs de l’École : pour nous, aucune réforme des rythmes éducatifs ne peut se faire sans l'implication des en­seignants, thérapeutes, animateurs et travailleurs sociaux, personnels territoriaux et bien évidem­ment parents.

Il était égale­ment important d'associer les collectivités territoriales afin que la respon­sabilité (pédagogique et financière) de chaque partenaire soit définie avec précision.

Nous avons réaffirmé la nécessité de voir émerger des propositions concrètes et appli­cables dans un cadrage national, seul gage d'équité sur l'ensemble du territoire. Nous avons rappelé aussi que toute transfor­mation des rythmes doit avoir comme préalable la suppression de l'aide personnalisée à l'école primaire, la mise à disposition de moyens suffisants par et pour l’Éducation Nationale, les collectivités territoriales et les associations, la gratuité de l'école et des activités éducatives, la prise en compte du temps et des conditions de travail des parents d'élèves.

Nos revendications restent claires : alterner sept semaines de classe et deux semaines de vacances, suppression des zones, dispositif unique national déconnectant temps de l’enseignant et celui de l'élève entraînant de fait une réduction du temps de travail des enseignants et aussi un rééquilibrage indispensable des pro­grammes.

Après trois séances, un consensus semblait émerger sur l'alternance semaines de classe / semaines de vacances, la semaine de cinq jours, une pause méridienne de 1h30 minimum, une fin de classe vers 15h30 suivie de temps éducatifs pris en charge par les collectivités et des horaires scolaires aménagés en fonction des âges. Ce consensus est malgré tout fragile et ce pour plusieurs raisons. Tout d'abord, les annonces du ministre (zonage, classe le mercredi ma­tin, réduction des vacances d'été), alors que les ateliers ne sont pas clos, interrogent sur la portée des travaux et la latitude donnée aux participants à réfléchir de manière se­reine. D'autre part, aucune ga­rantie concernant les moyens attri­bués à l'Éduca­tion Nationale ou aux collecti­vités n'est donnée, ren­dant hypothé­tique une véri­table réforme profonde.

À plusieurs reprises, nous avons également regretté que la question soit principalement centrée sur l'école primaire oubliant largement les élèves et enseignants du secondaire, que les zones rurales ne soient pas davantage prises en considération et que le calendrier soit trop serré pour une application  acceptable à la rentrée 2013.

La CGT Éduc’action restera vigilante, pendant et après l'atelier, quant aux conditions d'application de la future réforme, mais aussi aux conditions de travail des personnels, personnels oubliés des mesures de réduction du temps de travail et des revalorisations salariales.

Nous saurons nous faire entendre si les « sacrifices » demandés par certains venaient à toucher à nouveau ces personnels, déjà largement sacrifiés sur l'autel de la RGPP.

Jérôme SINOT