Rythmes : à Lyon comme ailleurs
Tout ça pour ça...

 

Les trois heures du vendredi après-midi seront réservées aux activités périscolaires non-obligatoires et payantes. Le mercredi matin est devenu un vendredi après-midi et le vendredi après-midi est devenu un mercredi matin !

Les horaires des demi-journées et donc des journées pleines ne changent pas : le lundi, le mardi et le jeudi les élèves ont six heures de classe en tout, dont trois l’après-midi dans ce fameux créneau horaire identifié comme si mal adapté au rythme de l’enfant.

C’est sûr que ça valait la peine de faire intervenir spécialistes, chronobiologistes, sophistes, fumistes, ministres, contorsionnistes, et autres transformistes de l’intellect à l’éthique escamotable… pour nous tartuffer de la sorte ! Imposture à tous les étages.

L’École à Lyon reste la même… en apparence ! La montagne a accouché d’une souris en faisant suffisamment de bruit non seulement pour étouffer les voix de vraiEs spécialistes de l’Éducation : tous les personnels qui travaillent dans les écoles mais aussi pour MASQUER LA CASSE DU CADRE NATIONAL DE NOTRE SERVICE PUBLIC !

Le décret Hamon aggrave les inégalités territoriales et sociales. Les lyonnaisEs restent encore les moins maltraitéEs par « le changement » dans notre région : le tissu associatif de Lyon est très fourni et, avec ce choix d’horaires, proposera au moins les mêmes activités que ce qui se fait déjà le mercredi matin. Et puis travailler le mercredi matin au lieu du vendredi après-midi, la belle affaire nous dira-t-on ! Mais que se passera-t-il dans les communes avoisinantes, dont la plupart sont organisées différemment avec des moyens insuffisants ? Que se passe-ra-t-il pour les collègues qui habitent et scolarisent leurs enfants dans une commune tout en travaillant dans une autre avec des horaires scolaires différents ? Que se passera-t-il pour tous les personnels qui travaillent sur plusieurs communes aux organisations disparates ?

LE SEUL VRAI CHANGEMENT, dans la région lyonnaise comme ailleurs, C’EST LE RENVOI AUX COMMUNES DES DIFFICULTÉS D’ORGANISATION D’UNE RÉFORME QUI N’A PAS DE FOND :

Nos conditions de travail restent les mêmes : en constante dégradation. Le temps de présence avec élèves reste le même pour les professeurs des écoles : 24 heures. Le nombre d’élèves augmente à l’école primaire et l’incapacité du service public à résoudre la surcharge des effectifs par classe reste la même, le recours à des emplois précaires augmente et se pérennise : les travailleurSEs sont des objets interchangeables avec lesquels on fabrique des « Équivalents Temps Plein ». L’absence de remplaçantEs reste la même… Qu’en sera-t-il de l’éventuelle mise en place de nouveaux pro-grammes dans de telles conditions ?

Réunie la semaine dernière en congrès national, la CGT Éduc’action a largement débattu et affirmé le projet d’école qu’elle défend, dans toutes les luttes passées présentes et à venir, menées pour la transformation sociale : une école émancipatrice pour les travail-leurSEs comme pour les usagers du Service Public d’Éducation nationale.

À Lyon comme ailleurs, contre la réforme des rythmes scolaires Peillon/Hamon, le combat syndical continue.

Catherine LEWANDOSKI