RÉPARTITION DES POSTES À LA RENTRÉE : LES "VRAIS" CHIFFRES !
RÉPARTITION
DES
POSTES À LA RENTRÉE :
LES "VRAIS"
CHIFFRES !
À la
rentrée
2013, 6 770 postes supplémentaires vont
être créés. Dans toutes les
académies, sauf la Guyane, les recrutements ne permettent
même pas de rattraper
le taux d’encadrement de 2011 !
Avec la
recréation de 3 006 postes
supplémentaires dans le premier degré et 3 764
pour le second degré, le ministère affiche
plusieurs priorités pour la rentrée
2013 qu’il aura donc bien du mal à tenir au vu des
montées pédagogiques (près
de 1 000 ETP y seront consacrés).
Rééquilibrer
les académies
Le
ministère
semble s’orienter vers une attribution de ces postes en
fonction des besoins
réels, en donnant la priorité aux
académies les plus déficitaires. Les
académies de Versailles et de Créteil sont les
plus dotées avec 439 et 405
postes. En revanche, une académie comme Nancy-Metz perd 50
postes.
Priorité
annoncée au remplacement ?
Pour cela,
les brigades vont être abondamment dotées
d’étudiants admissibles au concours
exceptionnel et recrutés sur contrat ! Ils
effectueront donc un tiers
temps d’enseignement en qualité de
remplaçants ! Malgré cette nouvelle
déréglementation, il y a fort à parier
que cela ne suffira pas à assainir la
question du remplacement en Île-de-France ; pour
preuve, la seule Seine-Saint-Denis
nécessite la création de 450 postes de
remplacement pour permettre la simple
continuité du service public.
Et la scolarisation dès2 ans ?
Dans les
académies
les plus populaires, c’est la priorité
ministérielle. L’objectif affiché pour
2013 est de 6 000 préscolarisations dans 15
académies ciblées, dont
Créteil. Si l’objectif est louable, les moyens
alloués semblent dérisoires au
regard des besoins. Prenons quelques exemples
correspondant aux caractéristiques
déterminées par le
ministère :
en particulier en Seine-Saint-Denis, où rattraper le taux
national de
scolarisation des 2 ans nécessiterait la création
de près de 150 postes pour
notre seul département. Par ailleurs, cela risque bien de
coincer également du
côté des mairies qui devront fournir
également locaux adaptés, moyens et
ATSEM. Malgré
la priorité affichée, il
est probable que cette scolarisation reste secondaire ou
expérimentale, comme
ce sera le cas en janvier prochain à Marseille où
10 classes de TPS ouvriront
(dont 1 au Catelan, et donc bien loin des ZEP !).
Quelques
exemples :
|
Seine Saint-Denis |
Guyane |
Alpes
de Haute Provence |
Hauts
de Seine |
Bouches
du Rhône |
Naissances
en 2010 |
28
513 |
6
259 |
1
547 |
25194 |
39 052 |
Taux
de scolarisation actuel |
0,1
% |
0
% |
|
1
% |
8% |
Nombre
de postes à créer pour atteindre 10 % |
142 |
31 |
8 |
126 |
156 |
Plus
de maitres que de classes ?
En
Seine-Saint-Denis,
ce dispositif existe encore dans quelques écoles de ZEP,
appelé "dynamique
pédagogique" ; les enseignants, dans ce cadre,
prennent en charge les
élèves de cycle 2 autour de projets de production
d’écrits ou de littérature de
jeunesse. Mais le ministère a une toute autre
idée derrière la tête !
Ce
dispositif est expérimenté dans
l’académie d’Aix-Marseille mais sur
présentation de projet pédagogique. Ce type de
dispositif existe déjà dans les
Bouches du Rhône (49 actuellement). Appelés PARE,
ces postes sont attribués en
fonction des projets produits par les écoles. Il
s’agit bien d’une mise en
concurrence des écoles de fait, puisque le nombre
de postes est limité. À
nos yeux, l’obtention de moyens doit faire l’objet
d’une répartition !
Par ailleurs, cette annonce est à mettre en relation avec les contrats tripartites et les contrats d’objectifs et de moyens mis en place dans le secondaire. Ces dispositions laissent la porte grande ouverte aux collectivités territoriales qui vont être parties intervenantes dans lesdits contrats d’objectif. De plus, les contrats d’objectifs et de moyens accroissent l’autonomie des établissements et donc leur mise en concurrence. Au vu des montées pédagogiques et de l’importance des suppressions de postes ces dernières années, il y a fort à parier que les seuils d’encadrement spécifique soient dans la ligne de mire tout comme les moyens ZEP. De même, la vigilance est de mise concernant la situation des RASED afin qu’ils ne servent pas, une fois de plus, de variable d’ajustement au détriment de leur mission et de leur spécialité !
À nous
de
faire en sorte que les départs en
spécialités soient actés cette
année afin de
garantir leur existence ; tout comme, nous devons refuser que
les moyens
soient répartis en contre partie de
l’élaboration de projets
pédagogiques ; les écoles
n’ont pas à batailler pour obtenir des moyens
nécessaires. Au contraire, ce sont bien aux organisations
syndicales d’être
garantes d’une répartition équitable
sur l’ensemble du territoire.
Des
annonces aux réalités…
Le 19 septembre, Vincent Peillon avait annoncé 40 000 recrutements pour 2013 : lors du Comité Technique Ministériel, c’est la création de 6 670 postes supplémentaires qui va être actée. S’il faut souligner la création de postes supplémentaires dans un ministère mis à sac par le gouvernement précédent et ses 80 000 suppressions, force est de constater que le compte n’y est pas ! 3 264 postes supplémentaires, c’est donc le coup de pouce à l’Éducation donné par le gouvernement. Un coup de pouce ne permettant même pas de revenir à la situation de 2011, tout ceci est bien dérisoire au regard des besoins et de l’urgence !
Ces emplois
correspondent essentiellement aux contrats proposés aux
étudiants
admissibles suite
aux épreuves écrites
de juin 2013. Ils effectueront donc un tiers temps de service. Il est
inacceptable que cela se fasse à partir
de contrat de droit de privé ; il
s’agit ni plus ni moins qu’une
aberration supplémentaire :
l’administration doit créer des postes
statutaires !
|
CREATIONS
ANNONCEES |
HAUSSE
DEMOGRAPHIQUE |
CREATIONS
REELLES |
GLOBAL |
6
770 |
60
153 |
3
264 |
PREMIER
DEGRE |
3
006 |
30
328 |
2
000 |
SECOND
DEGRE |
3
764 |
29
825 |
1
264 |
Fabienne
Chabert Maxime
Besselièvre