Quel avenir pour les circonscriptions ?

 

Un des points de départ provient de l’avis des Dasen qui ne considéreraient pas la circonscription comme un bon niveau de pilotage pédagogique. Selon eux, les axes de travail étant élaborés au plan départemental, la multiplication des pratiques locales ne permettrait pas une harmonisation suffisante sur le territoire. Sous couvert de cette harmonisation, l’administration fait apparaître une volonté de centralisation des pratiques. Pour autant, les missions des IEN sont plébiscitées par ce rapport, notamment à cause de l’absence de statut de directeurs-trices.
Ainsi, le rapport ne propose qu’une évolution possible, qui plus est binaire : la disparition ou le maintien. Dans chacun des deux cas, deux possibilités sont évoquées ; en cas de maintien des circonscriptions, il est prôné un renforcement du « pilotage », une modification de la carte des circonscriptions pour la faire correspondre à des unités territoriales jugées pertinentes par l’administration (lesquelles ? désignées par qui ?). Il serait également préconisé une mutualisation des modes de gestion et de pilotage. On sent bien qu’il y a une nouvelle volonté de réduction des coûts… Certaines communes, prétextant le prolongement de la réforme des rythmes scolaires et la mise en concurrence, seraient favorables au transfert du pédagogique vers l’intercommunalité. Le rapporteur oublie cependant de préciser que certaines de ces communes, exsangues financièrement, voient, par ce biais, l’espoir d’un transfert de charge et le retour d’une partie de subventions.
Au-delà de cette question organisationnelle, il est également proposé de modifier les missions des IEN en les soumettant à des contrats d’objectifs, en développant les inspections d’écoles et en développant le travail conjoint avec les IA/IPR au sein du cycle 3 (réforme du collège quand tu nous tiens…).
En cas de suppression, il est envisagé le retour aux fameux EPEP (vieux serpent de mer…) avec statut du-de la chef d’établissement et autonomie financière pour les écoles ou la création d’établissements publics du Socle autour du collège. Cette dernière option semble avoir la préférence des rapporteurs, conscients que ce serait une réforme sans frais. En effet, ils estiment que le principal obstacle aux EPEP serait le refus de l’AMF, qui craint de de-voir mettre la main au porte-monnaie et de voir les budgets communaux explosés en cas d’autonomie financière.
La dernière proposition est de créer des établissements publics du Socle commun. C’est l’application stricte et directe de la loi de Refondation qui envisage déjà de telles structures. Les écoles seraient placées sous la responsabilité du-de la principal-e du collège de secteur sur proposition du département ou de la commune. Des adjoint-e-s seraient dans les écoles et les IEN n’assureraient que des missions pédagogiques. Cela présenterait des avantages aux yeux de l’administration : économie d’échelle par la récupéra-tion de postes de secrétaire de circonscription, des indemnités éventuelles de direction, une récupération de postes de conseiller-ères pédagogiques et une centralisation accrue.
On le voit, toutes les préconisa-tions vont dans le même sens : territorialisation de l’école et mise au pas à travers l’École du Socle. Tout ce que dénonce sans relâche la CGT Éduc’action. Nous restons vigilants à ces flèches lancées qui peuvent rapidement devenir des missiles. Les moyens pour mieux faire fonctionner l’École sont à trou-ver autre part que dans le grand livre du libéralisme.
Fabienne CHABERT