Permutations nationales RIEN DE NEUF !

 

Permutations nationales
RIEN DE NEUF !

En avril dernier, la CGT Éduc’action avait dénoncé les résultats catastrophiques des permutations nationales.
En effet, un niveau d’insatisfaction record avait été atteint avec seulement 21 % des enseignants du 1er degré ayant obtenu leur mutation, dont 39,25 % au titre du rapprochement de conjoints. Face à ce constat affligeant, et alors que le gouvernement prônait le changement de politique, nous avions interpellé le MEN afin qu’il améliore la mobilité des personnels. En effet, il devait répondre à la fois aux besoins du service public et permettre à chaque enseignant d’avoir une vie familiale, sociale et professionnelle satisfaisante, considérant que la question du bien être au travail est majeure et que la loi européenne fait obligation à l’employeur de s’assurer de ce bien-être. Répondre à la mobilité est donc une obligation et un engagement faits au ministère.
Le MEN s’était alors engagé à travailler la question. Il avait pris partiellement en main la phase d’ajustement départementale et permis l’affectation d’une partie des demandeurs. Cependant, les critères prioritaires choisis ont pénalisé une nouvelle fois une grande partie des collègues, ne répondant pas complètement aux attentes. Des groupes de travail au sein de la CAPN (où la CGT ne siège pas) ont été constitués afin de réfléchir à l’amélioration du système et permettre aux collègues d’user normalement de leur droit à muter.
Aujourd’hui, à la lecture de la circulaire mouvement, on constate que nos espoirs de changement sont douchés ! Aucune réforme sur le fond n’a été avancée ni actée. On garde le même système instauré dans les années 70 avec le même logiciel-algorithme de gestion informatisée. Rien sur le fond, sur la logique, n’a été bougé. Le MEN s’est attaché à modifier partiellement les bonifications pour répondre plus favorablement aux obligations de l’article 60 sur les priorités à la mobilité des fonctionnaires. On note trois principaux changements.
Tout d’abord, la situation faite à Mayotte, qui étant devenu département français, intègre les mutations de droit commun et donc les mutations informatisées au même titre que les autres DOM. 
D’autre part, les permutations pour rapprochement de conjoints dans un département d’une académie non limitrophe sont bonifiées de 80 points et les personnels ayant une reconnaissance de travailleur handicapé (RQTH) se voient octroyer une bonification supplémentaire de 100 points. Voilà comment le MEN traite la mutation dans le premier degré ! Rien sur le calibrage académique et départemental, c’est-à-dire que les besoins des recteurs et des DASEN en personnels sont encadrés et prioritaires face aux demandes des collègues… Rien sur la modification de l’algorithme qui gère en deux phases les permutations informatisées et qui donne la priorité aux « chaines longues » au détriment des « chaines prioritaires »… Rien sur le respect strict de l’article 60 de la FP sur la mobilité prioritaire… Rien sur la notion de droit à muter faite à tout fonctionnaire sans contrainte ni barrière… Rien sur l’augmentation de manière significative, et avec effet rétroactif, des points pour demande successive du 1er vœu… Et de façon générale, rien sur la volonté de revenir sur la suppression de milliers de postes depuis des années sous l’ère Sarkozy et la volonté du ministère actuel de recréer des postes en nombre suffisant pour permette une meilleure fluidité du mouvement.
Bref, on ajoute une nouvelle fois des modifications de bonification qui vont seulement déplacer le problème sans le résoudre !
Pour la CGT Éduc’action, la priorité est ailleurs et elle nécessite plus qu’un simple bricolage mathématique des barèmes. Comme pour les rythmes scolaires, c’est d’une véritable politique volontariste autour de la question de l’Éducation et de ses personnels dont nous avons besoin, et vite ! Gérer des personnels ne veut pas dire gérer des chiffres !
Jérôme Sinot