Mutations nationales :
une catastrophe inégalée

 

Année après année, la situation s’est aggravée. On peut d’ailleurs dire que, désormais, nous « touchons l’abîme ». Les permutations informatisées, première procédure des mutations annuelles, doivent normalement permettre le mouvement de toutes celles et tous ceux qui bénéficient d’une priorité légale (handicap ou rapprochement de conjoints).

La seconde procédure, celle des exeat-ineat intervenant au printemps, doit servir pour les autres collègues.

Nous sommes loin de ce calendrier qui avait cours jusqu’au début des années 2000. Les priorités légales ne sont pas respectées ; bénéficier d’une reconnaissance handicap-RQTH ne garantit plus de muter, alors que c’était, évidemment, implacable par le passé.

Cette situation perdure depuis quelques années. Le pic avait été atteint en 2013 où seulement 21 % des demandes avaient été satisfaites. A cette époque, le ministère, tirant à boulets rouges sur le bilan Sarkozy et sur la saignée des postes, s’était appliqué à améliorer et fluidifier ces mutations nationales pour les années suivantes. Il fallait « prioriser » les priorités légales et les promesses de création de postes devaient faire la différence…

Où sont les actes ? Que sont devenues les promesses aujour-d’hui ? Le résultat de cet immobilisme qui maintient un système de mutation hérité des années 70 est un drame humain pour chaque collègue qui reste éloigné de sa famille, de sa vie sociale ou qui souhaite simplement pouvoir muter comme il en a le droit.

Pour que la situation change et que le seul intérêt de la publication des résultats ne soit pas l’établissement d’un funeste classement des zones bloquées, la CGT Éduc’Action considère que la ministère de l’Éducation nationale doit engager une véritable politique volontariste autour de la question de l’Éducation et de ses personnels, mais aussi prendre immédiatement des engagements forts : fin du cali-brage départemental (qui restreint le nombre d’entrées), respect de l’article 60 de la loi 84-16 sur la mobilité prioritaire et du droit à mutation de tout fonctionnaire, modification de l’algorithme qui gère les permutations informatisées en favorisant les priorités aux principes de chaînes. Et surtout, il faut recréer des postes en nombre suffisant pour permette une meilleure fluidité du mouvement entre départements.

Pour la CGT Éduc’Action, plus que jamais, gérer des personnels ne veut pas dire gérer des chiffres !

Jean GRIMAL