Loi Blanquer : École du socle ou établissement des savoirs fondamentaux : Quelles différences ? Le cas de l’Ille et Vilaine

 

Pourtant, le flou le plus total règne autour de cette nouvelle attaque gouvernementale. Les informations sont distribuées au compte-gouttes et le dialogue social réduit à néant. Nous dénonçons avec force la mise en place de ces écoles du socle, qui au-delà de l’affichage pédagogique, annonce un changement structurel profond ayant pour
seul but des économies budgétaires.
Depuis la rentrée 2018, l’académie de Bretagne, sous l’impulsion de sa désormais ex-rectrice, se voit imposer un changement de gouvernance et d’organisation.
Sans consultation des personnels ou des syndicats, dans le flou le plus total, l’école
du socle y a refait surface.
Auto-positionnement, réunions hors temps de travail : la charge de travail des enseignant·es s’alourdit pour réaliser leur « diagnostique local ». Du temps de conseil des maître·sses aux rencontres avec les parents, des projets pédagogiques aux résultats des élèves, tout doit être analysé pour écrire un projet local avec contrat d’objectif et plan d’actions annuels. Ça fait rêver ! Pourtant, ce pilotage pédagogique collège-écoles ne suffit pas à l’ex-rectrice qui préfère des réseaux d’écoles du socle. Après la création de 7 réseaux de lycées (99 lycées), une vingtaine de réseaux écoles du socle verront le jour à la rentrée 2019 comprenant chacun plusieurs « écoles du socle », et secteurs de collège.
En Ille-et-Vilaine, alors qu’aucune fiche de poste n’existe, quatre ETP de directeurs·trices écoles du socle sont apparus dans la carte scolaire pour gérer
8 réseaux.
Perte d’autonomie des écoles sous contrainte des collèges, économies par la mise en place d’une « taille critique » d’établissements, autorité de proximité pour les enseignant·es du premier degré, l’intérêt des élèves est bien loin des enjeux réels de cette expérimentation Tout ce travail télescope bizarrement l’apparition des établissements publics des savoirs fondamentaux (EPSF) dans le projet de loi de l’École de la confiance.
Cet ajout des député·es, consenti par le ministre Blanquer, lui permet ainsi de passer
directement de l’expérimentation instaurée ces derniers mois
dans l’académie de Rennes à sa généralisation sans mise en
place ni évaluation.
L’ancienne rectrice ne cesse pourtant de le rappeler : l’École du socle n’a rien à voir avec les EPSF. Alors oui, il y a bien une différence : alors que la loi prévoit de consulter les collectivités territoriales, l’académie de Rennes ne les informe pas.
Pour la CGT Éduc’action, cette démarche va avoir de lourdes conséquences sur le système éducatif actuel avec des déménagements des CM1-CM2 dans les collèges (comme dans le 93, 02, 82 ou le 67), des suppressions des postes de direction (5300 collèges pour 3500 écoles) ou une dépendance des projets d’écoles aux projets du collège
Nous rappelons que la CGT Éduc’action, n’est pas hostile à un travail conjoint ponctuel et volontaire entre les écoles et le collège, mais elle refuse ce pilotage qui a pour but d’imposer un carcan pédagogique et institutionnel dont les collègues ne veulent pas.