Lettre de Vincent Peillonn aux Personnels. Le changement tarde à venir...
le changement tarde à venir…
La CGT-Éduc'action
prend acte de la publication, ce mardi 26 juin 2012, d'une "Lettre à tous les personnels de
l'Éducation nationale".
Bien que cette lettre soit destinée
à tous les personnels, nous regrettons qu'il n’y
soit pas fait réellement mention des missions des personnels
administratifs, assistants sociaux, infirmiers ou encore personnels de
laboratoire ou techniciens... C'est un oubli fâcheux pour le
travail de ces personnels qui est essentiel au bon fonctionnement du
service public d’éducation ! ...
Concernant
l'école primaire
Nous prenons acte de la volonté
d’accueillir touts les enfants de moins 3 ans : c'est une
demande ancienne de la CGT Éduc'action qui doit
être mise en place rapidement et qui demande des
moyens importants. Ce ne sont pas les 1 000 postes
annoncés pour la rentrée 2012 qui permettront
cela. Ces 1 000 postes sont un signe de
l'arrêt des suppressions massives d'emplois, mais cela reste
une goutte d'eau dans l’océan des suppressions !
Rappelons que la CGT Éduc'action demande l'annulation des 80
000 postes supprimés pendant le quinquennat
précédent dans le 1er et le 2nd degré.
Concernant
les rythmes scolaires
Nous prenons acte de la volonté
de discussions sur cette question.
Il n'y a pas d'antagonisme entre respect du rythme de l'enfant et
respect des conditions de travail de l'enseignant. Toute transformation
concernant l’organisation des rythmes scolaires doit faire
suite à une concertation de tous les acteurs
concernés.
Toute modification des rythmes scolaires ne peut se faire que dans un
cadre de transformation généralisée de
l’organisation économique et sociale. Cette
réflexion approfondie doit prendre en compte l'ensemble des
paramètres en lien avec les différents rythmes :
rythmes de l’enfant et rythmes de travail des enseignant-e-s,
des divers "intervenant- e-s", des parents, des personnels territoriaux.
Toute transformation des "rythmes" doit avoir comme
préalable des moyens humains, matériels et
financiers suffisants, la gratuité de l'école et
des activités périscolaires
diversifiées et accessibles pour tous, ainsi que la prise en
compte de la spécificité de
l’école maternelle et des besoins propres aux
enfants selon leur âge.
Le
Socle Commun
Même s'il annonce vouloir le
modifier, le ministre conserve ce qu'il considère
être comme le "cadre de référence de la
scolarité obligatoire".
La CGT-Éduc'action
demande l'abandon définitif de toutes
références au socle commun et de ses corollaires
(livret personnel de compétences, évaluations
nationales CE1 et CM2 dans leur conception actuelle, aide
personnalisée, stages de remises à niveau,...).
En effet, il nous répugne de penser qu’avant
même de devenir élèves, certains
enfants -issus notamment des couches sociales les plus
fragilisées par le chômage, la
pauvreté, l’absence de perspectives, les
discriminations en tous genres- pourraient être
"déterminés" comme devant se contenter
d’un socle représentant, à la fois, un
minimum et un tout suffisant. Par conséquent,
l’accès à ce qui se trouve
au-delà du socle serait réservé aux
seuls élèves à qui on aurait
donné les clés de la réussite, ce que
nous ne pouvons accepter.
La défense du collège unique par le ministre se
place, d'ailleurs, encore une fois via le Socle Commun, ce que nous
refusons.
Réformes des lycées
généraux et technologiques, où est la
voie professionnelle ?
Le ministre soutient les deux réformes en se contentant de
proposer des formations pour les personnels. Nous refusons cette
approche et réitérons notre demande de
l'abrogation de ces réformes. Notons que la
réforme de la voie professionnelle est totalement
occultée, comme si la généralisation
du Bac pro en 3 ans n'avait pas fait d’importants
dégâts (4 000 suppressions d'emplois à
la rentrée 2012 !). Le ministre se contente de poncifs
généraux.
Passage
des GRETA en GIP
Notre demande est simple : nous souhaitons
un moratoire en attendant que le cadre législatif qui pose
problème puisse être changé. Notons que
ce problème concerne aussi les CFA publics.
Élèves
en situation de handicap
Il y a urgence à stabiliser,
dans des emplois de fonctionnaires, les personnels qui accompagnent
tous les jours ces élèves. Les propositions du
ministre renvoient aux associations et ne nous semblent donc pas
à la hauteur des enjeux. Nous demandons que ces besoins
permanents du service public puissent correspondre à des
métiers identifiés et donc à des corps
de la Fonction publique.
ÉCLAIR
Le ministre s'engage simplement
à "repenser" le dispositif ÉCLAIR : cela est
inquiétant.
Ce dispositif qui fait l'unanimité contre lui, doit
être supprimé et des négociations sur
l'éducation prioritaire doivent être
engagées ! La suppression des préfets des
études (mesure blanche financièrement parlant)
qui n’est même pas envisagée, aurait pu
être prise dès la rentrée 2012 !
Les autres annonces renvoient à la future loi
d'orientation, comme la question de la formation des maîtres.
Notons l'absence de référence aux personnels
non-titulaires, qu'ils soient contractuels (et donc
éventuellement concernés par le plan de
titularisation en cours de discussion : combien de titularisations ?)
ou AVS/EVS en attente de leur réemploi.
Rien, non plus, concernant les salaires des personnels,
gelés depuis 2 ans...
Le ministre a parallèlement annoncé la
création de 75 postes de CPE en faisant appel à
la liste complémentaire du concours 2012 et de 280 postes
d'enseignant-e-s selon une méthode
particulièrement originale.
Les jurys de l'agrégation vont constituer des listes
complémentaires à partir des admissibles
à l'agrégation ; les candidats retenus
obtiendront automatiquement le CAPES ou le CAPEPS. Cela concerne 60
postes en lettres, 70 en anglais, 90 en maths et 60 en EPS. Quid de la
voie professionnelle qui est la plus touchée à la
rentrée 2012 ? Pourquoi ne pas titulariser les
précaires ? V. Peillon préfère
à cela un nouveau mode de recrutement peu transparent.
Globalement, cette lettre est décevante. Elle
reste trop dans des rails de la politique
précédente que nous refusons totalement (le Socle
Commun).
La CGT-Éduc’action
construira avec les personnels des mobilisations pour que les
réponses du gouvernement correspondent réellement
aux attentes et pour que le changement puisse faire maintenant.