GÉRER LA MISÈRE ET COURIR À LA CATASTROPHE… les belles perspectives de la rentrée
GÉrer
la misÈre et courir À la catastrophe…
les
belles
perspectives de la rentrée
Les
bonnes habitudes ne se perdent pas dans les
académies. Voire on innove : les vacances se sont
terminées sur une pénurie
dramatique de titulaires remplaçants ?
Cette année, c'est dès la
rentrée !
Outre
la dégradation continue – mais
désormais
habituelle – de nos conditions de travail (effectifs des
classes, charge de
travail en constante augmentation, management
détestable), nous avons à subir
les conséquences d'une pénurie de
remplaçants sans
précédent : les
suppressions de postes de ces dernières années
ont touché prioritairement les
postes les moins visibles pour la population
électorale. Les postes de
titulaires remplaçants leur ont payé un lourd
tribut. Les conséquences se font
à présent sentir avec une acuité toute
particulière.
Dans
l'académie de
Paris, si l'administration se plaignait en 2011 d'être
noyée sous la masse de
collègues sans affectation, il ne leur a pourtant pas fallu
attendre la moitié
de l'année pour commencer à affecter des
remplaçants ZIL sur des congés
longs : un record de congés maternité,
imprévisible parait-il ! Au
point que, avant les vacances de printemps, le Directeur de
l'Académie,
fasciné par son taux mirifique de
98 % d'occupation des personnels remplaçants,
présentait comme un tour de force le
fait d’avoir pourvu la totalité des
congés longs. Enfin, pour les postes de
chargés de classe seulement... Et pour les congés
courts ? Les écoles
parisiennes n'avaient qu'à faire preuve d'un peu de
souplesse et exploiter les
décharges de direction et les professeurs de la ville de
Paris ! En cas de
répartitions multiples dans les classes, si la
sécurité des élèves
était mise
en péril et la responsabilité de
collègues en cause... « Ce
[serait] au juge de
trancher » !
Et
il faudrait
comprendre la difficulté des services
académiques : aucun budget ne sera
débloqué pour l'ouverture de la liste
complémentaire et les syndicats
s'opposent farouchement à l'embauche, annoncée
avant l'hiver, de
contractuels...
D’ailleurs,
la
situation se généralise : du Nord
à
Qu'à
cela ne
tienne : Paris en rêve,
On ne remplace pratiquement plus
dans les écoles maternelles, quelle que soit leur taille ou
la durée de
l’absence. On constate que des postes restent non
remplacés pendant plusieurs
jours, voire semaines…
On trouve donc de
plus en plus d'IEN cherchant à dissuader les
collègues d'être absents : on
invoque le « sens des
responsabilités » de l'enseignant pour
faire
renoncer à une formation ou un congé de droit,
voire l’usage de menaces plus ou
moins voilées. Localement, pour pallier l'urgence, les AVS,
les EVS, les ATSEM
sont parfois sollicités pour assurer une «
garderie ». On va même jusqu'à
appeler des retraités à la rescousse !
Plus que l'échec patent d'une
logique comptable désastreuse, ces signes de
dégradation sans précédent du
service public d'Éducation sont ceux de
l'accélération du
processus de
« libéralisation » de
l'école et de sa privatisation
rampante : on nous ôte toute
perspective
d’accomplir sereinement et efficacement notre mission pour
mieux promouvoir des
alternatives qui ne sont ni gratuites, ni laïques et qui, bien
sûr, n'ont
aucune obligation d'accueillir tout le monde.