DIRECTRICES ET DIRECTEURS D’ÉCOLE : LES OUBLIÉ-ES DE LA REFONDATION ?

 

Directrices et directeurs d’École :

les oubliÉ-Es de la refondation ?

 

La direction d’école fait l’objet, depuis de nombreuses années, d’un vrai malaise qui s’accroît d’année en année.

Les raisons de ce malaise sont multi­ples  pour les directrices/directeurs :

  • une charge de travail en forte hausse avec une nette tendance par les IEN et les DASEN de se décharger d’un certain nombre de tâches administratives sur les directrices/directeurs (conséquence de la fermeture massive de postes d’administratifs) ;
  • des tâches qui ne devraient pas relever de la compétence d’un directeur (administratives, sécurité, recrutement de personnels…) ;
  • une pratique de plus en plus répandue de la part de la hiérarchie à transformer les directrices et directeurs en courroie de transmission de la politique ministérielle, de s’en servir comme relayeurs d’ordres ;
  • un manque de temps évident qui justifierait des décharges de service importantes, sans commune mesure avec ce qui existe aujourd’hui ;
  • la pression des mairies qui cherchent de plus en plus à s’immiscer dans le fonctionnement des écoles et, là aussi, se déchargent de plus en plus sur les directrices/directeurs ;
  • la détérioration des relations "au public" comme dans d’autres métiers 
  • des responsabilités et obligations mal définies qui laissent la place à des interprétations en défaveur des enseignant-es chargé-es de direction.

De fait, des milliers de postes de direction d’école restent vacants chaque année. En découle une fonction parfois imposée et, dans de nombreuses écoles, il est plus facile d’obtenir le poste de direction que celui d’adjoint-e. Si la situation est quelque peu différente à Paris, où tous les directeurs-trices d’école d’au moins cinq classes sont déchargés totalement (une partie de la décharge est prise en charge par la Ville de Paris en échange de tâches notamment pour

les activités périscolaires), les difficultés sont également palpables.

L’aide apportée par des personnels non formés et précaires (aides éducateurs, emplois de vie scolaire…), si elle a pu ponctuellement, localement, apporter un certain soulagement aux équipes, ne constitue pas pour autant une solution pérenne ; dans de nombreuses académies, on a même réduit ces emplois à la portion congrue en les recentrant sur l’accompagnement scolaire des élèves en situation de handicap.

Pour la CGT Éduc’action, la question de la gestion d’une école ne se limite pas à celle de la direction. Elle devrait, dans un souci constant de démocratiser la gestion de l’école, induire :

-   l’embauche de nouveaux personnels titulaires : secrétaire, infirmier-ère scolaire, assistant-es sociaux-ales scolaires… dont le travail repose aujourd’hui trop souvent sur les collègues, chargé-es ou non de la direction 

-   du temps de "décharge" pour les enseignant-es non chargés de la direction pour l’élaboration et la mise en place des projets, les relations avec le collège, les partenaires, les intervenants, etc.

-    et, par voie de conséquence, par une conception nouvelle de la direction d’école envisagée comme un vrai travail d’équipe.

À l’heure d’une « refondation » voulue par le nouveau ministre de l’Éducation Nationale mais qui n’aborde pas de manière concrète la problématique de la direction d’école, la CGT Éduc’action réaffirme que la solution ne passe ni par la création d’un établissement du premier degré (EPEP),  ni par un statut de chef d’établissement pour les directrices/directeurs, ni par la création de l'école du  socle.

Henri BARON

Pour la direction d’école, la CGT Éduc’action revendique :

  • ·        la création d’emplois de fonctionnaires : secrétaires, infirmiers/infirmières scolaires et assistants sociaux/ assistantes sociales, médecins scolaires…
  • ·        la définition d’un cadre d’emploi pour les directrices/directeurs d’école.  Ce cadre d’emploi doit définir de manière précise les tâches et responsabilités des directrices/directeurs ;
  • ·        une formation initiale et continue de qualité ;
  • ·        une augmentation importante de la bonification indiciaire pour la mener par étape à 80 points indiciaires ;
  • ·        une augmentation immédiate de la nouvelle bonification indiciaire, actuellement 8 points, à 40 points ;
  • ·        une augmentation de l’ISS uniforme pour atteindre 2400 €/an ;
  • ·        une augmentation des décharges : 0,25 de 1 à 4 classes, 0,50 de 5 à 9 classes, complète pour les écoles de plus de 10 classes et plus...
  • ·        en ZEP/RAR, un complément de décharge doit être donné pour chaque école ;
  • ·        la création de postes statutaires d'administratifs : 1 poste par école ;
  • ·        la titularisation, soit en tant que fonctionnaire de la Fonction Publique d'Etat, soit de la Territoriale, des EVS actuels sur ces postes doit être une priorité ;
  • ·        en cas d'absence du directeur, un des enseignants chargés de classe doit être remplacé pour être en capacité d'assurer la continuité du service du directeur ;
  • ·        l’affirmation du rôle du Conseil des Maîtres et Maîtresses pour tout ce qui relève du fonctionnement pédagogique de l’école ;
  • ·        une fonction de direction librement choisie, avec une formation conséquente et ouverte à tous les collègues volontaires pour permettre une rotation à l’intérieur de l’école pour celles et ceux qui le désirent ;
  • ·         la possibilité d'une codirection, d'une gestion partagée au sein des écoles volontaires.