Admissibilité au concours de professeur·e des écoles : une dangereuse crise

 

Alors que les trois concours (externe, interne et 3e voie) offraient 11 840 postes, il n’y a que 18 017 admissibles, soit un ratio très faible de 1,52 candidat·e pour un poste. Ce faible chiffre indique qu’au final, tous les postes offerts ne seront pas pourvus par des stagiaires.
Cela indique aussi que les départements vont être en souffrance pendant plusieurs années afin de former des personnels enseignants et qu’ils seront sous-dotés, non seulement pour l’année scolaire à venir, mais aussi pour les années à venir. Ces déficits de recrutement seront un handicap pour encadrer toutes les classes ou augmenter le volant de personnels de remplacement. Et comme le ministère ne prévoit pas de concours spéciaux (sauf à Créteil et Versailles) pour combler ce vide, ce sont donc à l’avenir, des classes sans enseignant·es, des fermetures de classes ou des personnels à qui on ne pourra plus donner la possibilité de partir en formation.
Cette situation est d’autant plus grave qu’elle concerne tous les territoires sans exception. La palme revient une nouvelle fois aux académies de Créteil (1359 admissibles pour 1450 postes) et de Versailles (1675 admissibles pour 1700 postes) où le nombre d’admissibles est inférieur au nombre de postes offerts.
Pour la CGT Éduc’action, il y a urgence à réfléchir aux causes de cette chute d’admissibilité et aux remèdes à mettre en place puisque cette situation n’est malheureusement pas nouvelle. Il faut rendre ce métier plus attractif, arrêter de dénigrer les personnels et leur travail, augmenter les salaires des enseignant·es qui sont recruté·es au même niveau que des ingénieur·es du secteur privé mais sans la rémunération. Ne perdons pas de vue que les jeunes collègues se retrouvent désormais en grande difficulté pour se loger dans les grosses agglomérations. La CGT Éduc’action estime aussi que la masterisation actuelle est un échec pour le recrutement puisqu’elle restreint l’accès à la formation et au concours. Elle instaure un tri social qui sera malheureusement renforcé avec la loi ORE. Nous exigeons que le recrutement se fasse en Licence et qu’il y ait une formation de deux ans, qualifiante, aboutissant à un master et rémunérée pour les stagiaires. L’attractivité passe aussi par l’amélioration de la formation dans les ESPE, du suivi des collègues et l’allègement des exigences imposées aux collègues (formation, cours à préparer, mémoire…). On doit aussi augmenter le nombre de tuteur·trices pour que leurs emplois du temps ne débordent et qu’ils·elles prennent le temps d’épauler les stagiaires. Il y a urgence à mettre les moyens nécessaires et suffisants pour le recrutement. C’est l’avenir de l’Éducation dont il est question.