Rythmes scolaires Exemple de Gennevilliers (92) : la fin d’une parenthèse douloureuse ?

 

Quand on parle des rythmes scolaires en ce moment, on pense que le débat se concentre sur le maintien des quatre jours et demi ou le retour à quatre jours. C’est également vrai à Gennevilliers (92).
Pour mieux comprendre le problème, remontons en 2013. Un mouvement de
grèves a rassemblé les enseignant·es de la commune contre la réforme des
rythmes scolaires, à l’appel de la CGT Éduc’action et de S U D - É d u c a t i o n ,
avec le soutien du SNUDI-FO. Une AG de grévistes avait adopté (quasi à) l’unanimité le principe du retrait du décret Peillon. Après l’enterrement du mouvement, les
choses ont repris à l’automne avec notamment, 80% de grévistes le 14 novembre
et 11, 12, voire 14 jours de grève avec des enseignant·es n’ayant pas une « culture de la grève ». Avec l’échec de cette mobilisation, les esprits étaient amers, mais encore combatifs. Second round. La municipalité, censée opposée à la réforme, se lança dans un projet qui établissait une territorialisation accrue de l’école. Profitant du décret Hamon, la commune instaura dans les écoles, un cadencement de demi-journées libérées après avis (très divisés) des conseils d’école. Cet aménagement s’est fait au détriment des temps de piscine, de gymnase, de bibliothèque, des projets avec le conservatoire car le périscolaire captait ces activités sur des temps de
classe. Certain·es élu·es ont même proposé que les enseignant·es préparent
dans leur classe avec leurs élèves, les concerts des TAP.
Automne 2017. La municipalité devait consulter de nouveau pour voir son projet relancé. Le décret Blanquer propose le retour à 4 jours également à titre dérogatoire et la Dasen ne validera qu’un projet commun aux élémentaires et aux maternelles. Tant en élémentaire qu’en maternelle, la majorité des collègues ne veut pas, ou plus, des TAP pendant l’école.
L’alternative parait simple : on repart pour 3 ans de restrictions des activités culturelles et sportives de l’école, ou on retourne à quatre jours. Face à la situation, les conseils d’école se sont réunis et ont voté largement le retour à quatre jours. La municipalité change alors de stratégie : elle organise une consultation et des conseils d’école extraordinaires seront réunis. Les enseignant·es et les parents, mais également l’ensemble des électeur·trices ont dû se prononcer lors d’un vote organisé le vendredi 15 décembre. Et les conseils d’école qui se sont prononcés n’ont été que 16 (tous pour les quatre jours) alors qu’il y a 27 écoles. C’est certes une majorité, mais… En effet, la consultation va dans le sens des conseils : 55% des votant.es (essentiellement les enseignant·es et les parents) se prononcent pour le retour à quatre jours. Le maire accepte sa défaite. Reste deux inconnues : les autres conseils d’école vont-ils se prononcer ? La municipalité facilitera-t-elle le retour des activités culturelles en collaboration entre les écoles et les structures de la ville ?
La CGT Éduc’action a combattu ces TAP et souhaite que les écoles puissent récupérer les activités qui lui reviennent de droit. Cependant, elle trouve inacceptable qu’on laisse le seul choix de la semaine de 4 jours ou 4,5 jours comme actuellement appliquée.
C’est d’une réflexion globale où tous les temps pédagogiques et éducatifs sont pris en compte dont nous avons besoin.